mercredi 25 août 2010

Repos chez "feux" les jésuites


Après 3 jours et 2 nuits assez remplies à Iguazu... je suis parti à la recherche de repos. Direction, San Ignacio, petit village construit autour d'une ruine de mission jésuite. La mieux conservée du pays.

A presque 4h de Puerto Iguazo, voici donc San Ignacio. Petit village de 5 000 habitants (comme Séméac), aux rues en terre battue (comme les terres battues de Séméac), aux habitants très accueillants (comme à Séméac). Pourquoi cette escale ? Pour plusieurs raisons que je vais m'empresser d'énumérer :
- Iguazu c'était énormissime mais c'était un pôle touristique très bruyant... je voulais voir d'autres côtés de l'Argentine du sud-ouest
- besoin d'un peu de calme après un we fatigant (couché à 3 ou 4h pour des levers à 8 ou 7h...)
- ma destination suivante, Salta est à 23h d'Iguazu en bus... autant faire une escale même si ca ne réduit le trajet que de 4h. C'est déjà ça !
- Les missiones, ces villages construits par les jésuites sont un brillant exemple de "nouvelle forme de communauté innovante" du 18ème siècle... Voltaire les a même admirées paraît-il... (Voltaire, comme le Lycée de... eh non, Tarbes)

Rapidement les missiones sont un des rares exemples du continent américain où colonialistes et autochtones ont vécu ensemble en parfaite harmonie. Comment ? Les missionaires sont arrivées en jouant de la musique, sans armes et en proposant aux guaranis (les indiens du coin), de sortir de l'asservissement ou du nomadisme. De véritables citées furent ainsi constituées. Rassemblant dans 30 villages plus de 150 000 habitants. 2 jésuites par colonie seulement. Une grande église, des écoles, collectivisation des terres et des récoltes. Des journées de travail de 6 à 7h (alors qu'en Europe, on tournait à 12 à 14h à l'époque). Les guaranis élisaient leur conseil municipal, leurs chefs, qui reportaient aux jésuites.

Bon, je fais cours mais cette expérience a duré pendant 150 ans. Jusqu'à que les espagnols, les français et les portugais, chassent les jésuites pour je ne sais quelle raison (tiens, je vais chercher ca ce soir, ca me fera un truc à faire devant ma pinte). Sans les jésuites, les missiones ne résisteront pas longtemps. Et furent rapidement abandonnées... et oubliées. Jusqu'au milieu du 20ème siècle, où des fouilles ont été effectuées pour les sortir de la jungle qui les entouraient.

Bon, il ne reste plus grand chose de tout ça... Quelques murs. Qui démontrent de la qualité et de l'habileté des guaranis. Cependant l'endroit, au milieu de la jungle, avec tout cette histoire de communautarisme réussissent tout de même à créer une ambiance spéciale. On s'y sent bien. Un brin mystique tout ca... bien aidé par le son et lumière assez réussi présenté la nuit venue.

Ah, mon logement était assez marrant lui aussi. Tout seul dans une espèce d'auberge de jeunesse qui faisait plus logement chez l'habitant qu'autre chose. Douche et WC au milieu du jardin. Ca dépayse, c'est ça qui est bon !

Allez, départ pour Salta... 19h de bus !

Les photos

3 commentaires:

  1. Et cette entrecôte de 600 Grammes ? Elle est où ?

    Belle sélection de photos en tous cas et joli cours d'histoire. Donc tu situes la période jésuite en argentine entre le début du XVIème siècle et la fin du XVIIème. Dis nous groso modo... photo à l'appui aussi. :)

    RépondreSupprimer
  2. Tu voulais parler de l'argentine du nord est j'imagine...
    tu ne dois pas être remis de tes soirées
    Charles

    RépondreSupprimer
  3. Yep. Bien vu Carlos. J ai du mal a me faire a l idee qu il fasse plus chaud au nord au au sud.

    RépondreSupprimer